Le lac du Bourget

… plus grand lac naturel de France.

Depuis l’aménagement hydroélectrique de Belley, la régulation du niveau du lac n’est plus naturelle.

Depuis 1985, le niveau du lac du Bourget est régulé par le barrage de Savières. Habituellement, le lac passe de sa cote d’été (231,50 m) à sa cote d’hiver (231,20 m).
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Un abaissement du lac nécessaire tous les 4 ans pour retrouver les niveaux naturels.

Le lac du Bourget est un lieu touristique très prisé l’été, grâce aux plages et autres activités nautiques (navigation à voile, ski nautique, plongée…). La température de l’eau est régulièrement mesurée entre 24 et 26 °C l’été.
De nombreuses plages sont aménagées sur les rives du lac du Bourget telles que la plage du Lido, la plage des Mottets, la plage de l’Ile aux cygnes, la plage municipale du Bourget du Lac, la plage du Rowing, la plage municipale d’Aix les Bains, la plage de Mémars, la plage de la Pointe de l’Ardre, la plage de Châtillon, la plage de la Chatière et enfin la base de loisirs de Chanaz.
Des croisières au départ du Bourget-du-Lac ou d’Aix-les-Bains sont organisées pendant la période estivale par des compagnies privées de navigation. La navigation de plaisance ou sportive est également fort prisée, à partir des nombreux ports implantés le long du lac.

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La rive Ouest, de par la raideur des pentes, est restée sauvage entre l’abbaye royale d’Hautecombe au Nord et Bourdeau au Sud. Aucune route de rive ne rejoint ces deux lieux autrement que par la crête. La grotte de Lamartine se situe également sur cette rive, au pied de l’Épine sur la commune de Bourdeau.

D’ une superficie de 44,5 km2 (4 450 hectares), le lac s’étire tout en longueur dans un axe nord-sud sur 18 kilomètres, et avec une largeur comprise entre 1,6 et 3,5 kilomètres.
Sa profondeur moyenne est de 85 mètres, et sa profondeur maximale de 145 mètres.
Le lac, d’un intérêt écologique majeur, constitue un élément important du patrimoine naturel français. Entre préalpes et haute montagne, il abrite un grand nombre d’espèces de poissons et d’oiseaux, et pour certains d’entre eux, il est un havre de repos majeur dans leur couloir de migration.

Outre le canard colvert et le cygne tuberculé, nous pouvons observer la poule d’eau, la foulque macroule, le fuligule morillon, le blongios nain, l’avocette élégante, le harle bièvre.
Les roselières( appartenant au Conservatoire du littoral) offrent également des abris aux oiseaux tels que le Martin-pêcheur d’Europe, le grèbe huppé, le courlis cendré, le canard nette rousse etc…
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Les versants autour du lac sont aussi le territoire de grands rapaces tels le milan noir, le faucon pèlerin et le hibou grand-duc.
La FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature) y a installé deux observatoires pour scruter le marais du côté Bourget-du-Lac.

Les roselières sont aussi essentielles pour la survie et la reproduction de nombreux poissons, comme ceux de bas-fond tels que le brochet, le gardon, le poisson-chat, la perche, la carpe, la blennie. Dans les grands-fonds vivent l’omble chevalier,

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le lavaret, la truite de lac, la lotte de rivière et le silure.

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La qualité des eaux du lac du Bourget

L’examen 2012 du lac du Bourget a confirmé le bon état écologique de l’écosystème et sa progression continue vers un état oligotrophe.

Evolutions de teneurs en phosphates: En dépit d’une augmentation marquée au cours des 4 dernières années, en particulier en 2012, des apports en phosphore particulaire par les principaux contributeurs (la Leysse et le Sierroz participant à la même hauteur avec 18-19 tonnes de phosphore total transité au lac), les concentrations en phosphore total et phosphates ont continué de baisser ces 30 dernières années, atteignant respectivement des niveaux “record” avec 14 et 10 µg/l.

Cette baisse de concentration en nutriments, responsables de l’eutrophisation se traduit par une augmentation de la transparence estivale des eaux.

Elle a plusieurs origines :

la faible pluviométrie enregistrée ces 10 dernières années, limitant ainsi les apports au lac ;
les efforts engagés principalement par les collectivités pour réduire les rejets pouvant impacter le lac.

En effet, avant 1981, les effluents traités de l’ensemble des stations d’épuration du bassin versant étaient rejetés au lac, soit directement, soit par l’intermédiaire des cours d’eau : la concentration en phosphates était alors de 120 µg/l et l’eutrophisation menaçait d’ “asphyxier” le lac.

La première action décisive a été la réalisation de la galerie de rejet au Rhône des effluents traités des stations d’épuration de Chambéry, Aix-les-Bains et du Bourget-du-Lac : la concentration en phosphates est divisée par 4 en moins de 20 ans.

Mais la lutte contre l’eutrophisation ne s’arrête pas là. La communauté scientifique est unanime et s’accorde sur un objectif de 8 à 10 µg/l de phosphates. Or, en 1999, elle est encore de 30 µg/l. D’autres actions doivent être mises en oeuvre pour réduire les rejets dans le lac :

  • _ raccorder les habitations à une station d’épuration ou revoir l’assainissement autonome,
  • _ construire des stations d’épuration,
  • _ améliorer les stations existantes afin de réduire les déversements et bypass par temps de pluie.Entre 1999 et 2010, de nombreux travaux ont ainsi été menés :
  • le nombre de stations d’épuration est passé de 24 à 27 avec une capacité globale de 348 000 EH, soit une hausse de 5 % ;
  • 6 nouvelles stations d’épuration ont été construites, 3 rénovées ou reconstruites et 3 détruites avec raccordement des effluents à une station existante ;
  • le taux de raccordement est passé de 91 % à 96 % ;
  • le nombre de stations présentant une bonne à très bonne qualité de traitement augmente de 77 % à 86 %, et aucune station d’épuration ne présente une mauvaise qualité.

Perspectives : la gestion des eaux pluviales et les rejets agricoles

La gestion des eaux pluviales et le traitement de la pollution par temps de pluie s’avèrent être aujourd’hui la priorité en vue de la réduction de l’impact des principales stations d’épuration du territoire. En effet, les rejets liés aux déversoirs d’orage de Grand-Lac (CALB) et de Chambéry métropole sont responsables d’environ 45 % des apports en phosphates et 12 à 30 % de ceux en phosphore total, en fonction de la pluviométrie annuelle.

Afin de réduire l’impact des rejets de temps de pluie, Chambéry métropole et la CALB, à l’instar du canton d’Albens, étudient la création de bassins de stockage et de restitution : ils permettront de stocker les volumes ordinairement déversés dans les cours d’eau lors des épisodes de pluie dans des bassins. Ces bassins seront, en fin d’épisodes de pluie, vidangés vers les stations d’épuration afin que les effluents soient traités. Ces investissements lourds (plusieurs millions d’euros) permettront de réduire la pollution déversée de l’ordre de 80 à 90 %. Dans cette lutte contre les apports en phosphore, l’agriculture devra également, dans les années à venir, adapter ses pratiques de fertilisation afin de réduire l’impact sur les rivières et le lac (opération zéro pesticide, réflexion en cours sur les bâtiments d’élevage et les pratiques de fertilisation).

Situation hydrologique du lac du Bourget.

Sur le site de la Compagnie Nationale du Rhône ( CNR )

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